climatique
réalités distinctes plus ou moins marquées selon les pays : une transition atomique
qui vise à sortir du nucléaire et une transition climatique qui a pour
but de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’Allemagne, par exemple, peut donner l’impression d’avoir fait le choix, à ce jour,
d’une transition “atomique mais anticlimatique” : pour réduire la part du
nucléaire dans son mix énergétique, ce pays augmente ses consommations de
charbon, ce qui se traduit par un retour en arrière, au moins temporaire, sur
le climat.
chance » : les émissions ont diminué pour une raison qui découle moins
d’une volonté publique que d’une innovation technologique : c’est le
recours au gaz de schiste, au détriment du charbon, qui a pour conséquence de
réduire très fortement les émissions de CO2 : ainsi, pour des
raisons d’économie et sans l’avoir réellement voulu, les USA se retrouvent avoir
une meilleure progression que nous sur le terrain de la lutte contre le
réchauffement climatique. Car il est faux de dire que l’Europe fait tout, et
les autres pays ne font rien. Par exemple, le gouvernement chinois vient de décider
la fermeture des centrales à charbon situées en périphérie des grandes villes.
Et si la principale motivation est de lutter contre les particules qui polluent
l’air urbain, force est de constater que l’effort est là alors qu’il est loin
d’aller de soi pour un pays émergent dont une partie de la population possède
encore un niveau de vie très faible.et que la Chine pourrait, bien, elle aussi,
faire mieux que l’Europe en matière de lutte contre les émissions de CO2.
forcément européens et, pour le même coût, on faire beaucoup plus pour le
climat en remplaçant le charbon ou le pétrole par le gaz qu’en posant des
panneaux solaires.
prix de marché
concerne, la France est aujourd’hui engagée dans une transition que l’on peut
qualifier de “demi-atomique / demi-climatique” : notre pays entend réduire
à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité tout en limitant ses
émissions de gaz à effet de serre… Mais le plan concernant le climat reste à
définir : en 2012, le charbon est la source d’énergie qui a le plus
progressé dans le mix électrique
français. Et cette simple évolution,
poussée par la baisse du prix du charbon, a effacé à elle seule 2/3 des
bénéfices de la dernière campagne de certificats blancs !
deux questions. On peut tout
d’abord se demander pourquoi, malgré les discours et les objectifs en matière
de lutte contre le réchauffement climatique, nous continuons à développer malgrès
nous des solutions comme le charbon. La réponse tient au fait que l’énergie
fonctionne avant sur une logique de marché : dans un marché, les acteurs
réagissent avant tout aux prix, et ils ne disposent d’une marge de manœuvre très
limitée pour aller dans un sens différent. Dans ces conditions, une politique
de l’énergie consiste non pas à annoncer des ambitions puis à laisser les
opérateurs énergétiques face à des prix de marché qui leur disent l’inverse,
mais au contraire à ajuster les prix de façon à ce que l’ensemble des acteurs
aillent dans le sens souhaité. Et comme ajuster les prix coûte de l’argent – il
s’agit de subventionner et/ou de taxer – il faut le faire là où on peut réduire
les émissions de co2 avec le moins d’argent possible. Or si l’on fait ce calcul
actuellement, c’est en développant le gaz face aux autres énergies fossiles qu’on
obtient le « coût par tonne de co2 économisée » le plus bas :
pour le même coût économique, on réduit 4 fois plus les émissions de co2 en
favorisant le gaz face au charbon qu’en recourant aux formes d’énergies
renouvelables les plus coûteuses.
usages du gaz pour la cogénération. On pourrait, tout en soutenant la mobilité
électrique, développer beaucoup plus la mobilité au gaz:lka conversion au gaz
d’un véhicule d’entrée de gamme (par exemple une Dacia) coûte quelques
centaintes d’euro, alors qu’une voiture électrique coûte encore plus de trois
fois le prix, en incluant le prix des batteries. Certes la seconde émet moins
de co2 et représente une voire d’avenir qu’il faut sans doute soutenir, mais la
première est la seule à être accessible aujourd’hui pour beaucoup de ménage.
Les deux ne devraient donc pas être opposées l’une à l’autre car elles sont
complémentaires !
dégâts qu’il cause sur le climat
intervienne dans le marché peut semble étrange – en effet, quand ces marchés de
l’énergie ont été créés, on a expliqué qu’ils permettraient d’avoir moins
d’interventions publiques, et des prix plus bas ! Pour le comprendre, il
faut revenir à ce qu’est un marché : c’est un lieu où l’on échange
librement, mais qui ne fonctionne bien que dans la mesure où l’on peut donner
un prix à tout ce qui a une importance. Or aujourd’hui, la tonne de CO2 a un prix
dont toutes les études montrent qu’il est largement inférieur à ce qu’il
devrait être. En effet, en Europe, le prix de marché du CO2
(défini par un autre marché, celui des droit d’émission) est de 4 à 6 euros par
tonne alors qu’il a été démontré que du fait de son impact sur l’environnement,
son coût économique réel est de l’ordre de 30 euros. Si l’on avait été capable
de mettre en place un système de marché qui fixe à 30 euros le prix d’une tonne
de CO2, le gaz passerait naturellement devant le charbon, qui émet
deux fois plus de CO2…
monde économique idéal où les émetteurs de CO2 payent le juste prix de leurs
émissions, le gaz serait l’énergie de premier choix. Mais nous ne sommes pas
dans un tel monde.Notamment parce que le dispositif qui définit le prix de la
tonne de CO2 a été conçu sur la base d’hypothèses de croissance d’avant la
crise qui ne se sont pas vérifiées, et aussi parce que l’Europe reste divisée sur
le sujet, certains pays étant fortement attachés au charbon. Dans ces
conditions, pour corriger ce déséquilibre entre le prix d’une ressource et ce
qu’elle coûte vraiment à la planète et à ses habitants, il est nécessaire de recourir
à des subventions qui permettent de “corriger un défaut de marché”. Et
cette correction est indispensable : si les préoccupations actuelles liées à la crise économique
et au pouvoir d’achat l’ont fait passer un peu au second plan dans la plupart
des pays du monde, le réchauffement climatique est une affaire très
sérieuse : différents rapports ont récemment confirmé que ce réchauffement
est effectif, qu’il est très probablement d’origine humaine et qu’il y a un
intérêt essentiel à essayer de le maîtriser. Evidemment, le problème du climat étant
mondial la France peut montrer l’exemple, mais elle doit également se soucier
de ne pas avancer seule – c’est tout l’enjeu du sommet mondial sur le
climat qui aura lieu à Paris en 2015.
industriel
énergétique ne peut évidemment pas se limiter à constater les prix de marché et
à la faire évoluer à la marge. La question posée est également celle du
développement de nouvelles formes d’énergie, de consommation et de stockage –
dont beaucoup sont encore coûteuses aujourd’hui, mais quiont le potentiel pour
être abordables demain. Face à la multitude des technologies possibles, la
question qui se pose actuellement est de savoir où et comment investir.
Il n’y
a pas de réponse simple à cette question, mais certains paris sont moins
risqués que d’autres. Ainsi , on commence aujourd’hui à injecter du biogaz dans
les réseaux français de transport et de distribution du gaz naturel, mais pour
que cette pratique se développe réellement, il faut à la fois étendre les
réseaux et permettre à de nouveaux acteurs de s’y connecter – ce qui va poser des questions à la fois technique, juridiques et commerciales. Autre
exemple : développer la mobilité au gaz suppose de déployer le réseau de
distribution ad hoc. Mais ce réseau
n’a de sens que si, paralèlellement, la mobilité au gaz (voiture, mais aussi bus
ou camions) se développe également. Nous sommes donc face à un véritable
changement de paradigme qui doit être anticipé d’une façon cohérente.