lundi, décembre 2, 2024

42 lois pour être plus efficace

La gestion d’entreprise n’est pas une science exacte, mais on trouve parfois des principes de bon sens résumés sous forme de lois empiriques. En voici 42 qui vous aideront à être plus efficace !  

D’abord, les lois mathématiques, qui traduisent des lois statistiques :

  • La loi de Pareto (ou règle des 80/20) : 80 % des effets proviennent de 20 % des causes.

=> Se concentrer sur les 20% des causes qui induisent 80 % des effets

  • La loi de Zipf (dont la loi de Pareto est une des manifestations) :

o   Le linguiste George Zipf a remarqué que la fréquence d’apparition d’un mot est inversement proportionnelle à son rang dans le classement des mots par fréquence. Par exemple, le mot le plus fréquent apparaît environ deux fois plus souvent que le deuxième mot le plus fréquent.

o   Cette loi affirme que dans une liste ordonnée d’événements ou d’éléments, la fréquence d’apparition d’un élément est inversement proportionnelle à son rang.

  • La loi de Little : Dans une file d’attente, le nombre moyen d’éléments est égal au taux moyen d’arrivée multiplié par le temps moyen de traitement.

=>  Pour diviser par deux une file d’attente, il faut diviser par deux le temps de traitement ou doubler les effectifs

  • Les lois de Lanchester : Dans des situations de compétition directe (campagnes publicitaires, guerres de prix) dans lesquelles une action entrainera une réaction du concurrent, l’avantage compétitif d’une l’entreprise est proportionnel au carré de ses ressources. Dans les situations de compétition indirecte (par exemple, relations clients indirectes), la puissance de l’entreprise est proportionnelle à la taille de ses ressources.

=>  Il vaut mieux mener quelques compétitions frontales avec efficacité que diviser ses ressources.

  • La loi d’Illich ou Loi des rendements décroissants : Au-delà d’un certain point, l’efficacité d’une activité ou d’un effort diminue, voire devient contre-productive.

=>  Doser les efforts ou le niveau de contrôle alloué aux activités. Lorsqu’on augmente un facteur de production (par exemple les heures de travail), les gains de production finissent par diminuer. Appliquée à la gestion de projet, cette loi souligne l’importance d’optimiser l’effort plutôt que de simplement l’accroître.

  • La loi de Metcalfe : La valeur d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs.

=>  Plus un réseau interne ou une équipe est connectée, plus son potentiel de création de valeur augmente.

  • La loi de Sornette Tirée des travaux de Didier Sornette (https://en.wikipedia.org/wiki/Didier_Sornette), elle stipule que les événements liés à certains type processus (répartition de la richesse, succès des livres, succès d’un article scientifique, tremblements de terre, krach boursiers, défauts ou problemes industriels) suivent un loi puissance.

=>  La loi de Zipf s’appliquera dans ces cas

  • La loi de Benford : Cette loi stipule que dans de nombreux ensembles de données naturelles ou économiques, le premier chiffre significatif suit une distribution particulière – la probabilité que le premier chiffre soit 1,2 ou 3 est de 60 % du temps, tandis que les chiffres plus élevés apparaissent de moins en moins souvent.

=>  En finance et en comptabilité, cette loi est utilisée pour détecter des fraudes ou des anomalies, car des ensembles de données aléatoire dévient de cette distribution.

  • La loi des grands nombres : Avec un nombre suffisamment grand d’observations, la moyenne observée se rapproche de la moyenne théorique, avec un écart proportionnel à l’inverse de la racine carrée du nombre d’observation

=>  Doubler la taille d’un échantillon n’augmentera la précision d’un sondage que de 30%.

Ensuite, quelques lois tirées de la science informatique :

  • la loi de Conway : Les systèmes conçus par une organisation reflètent et amplifient la structure de communication de cette organisation.

=>  Toujours régler les problèmes de fonctionnement des organisations avant de concevoir un nouveau système d’information.

  • La loi d’Amara : Nous surestimons les effets de la technologie à court terme et les sous-estimons à long terme.

=>  Veiller à ne pas surinvestir à court terme, mais à ne pas rater non plus les tendances de fond.

  • La loi de Moore : La puissance informatique double environ tous les 18 mois.

=>  Il y a peu de problèmes informatiques impossibles à résoudre qu’une attente de quelques années ne puisse résoudre.

  • La loi de Wirth : Les logiciels gonflent (bloat) à un rythme qui compensent les gains de performance du matériel (issus de la loi précédente).

=>  Être exigeant vis-à-vis des éditeurs et de leurs mises à jour.

  • La loi d’Amdahl : En informatique parallèle l’amélioration de la performance d’un système informatique est limitée par la portion du système qui ne peut pas être parallélisée.

=>  L’ajout de ressources ne mène pas nécessairement à une augmentation correspondant des performances.

  • La loi de Linus : D’après Linus Torvalds, le créateur de Linux : « Given enough eyeballs, all bugs are shallow. »

=>  Avec suffisamment de personnes examinant un problème, il sera résolu.

  • La loi des 3 emails : Si un sujet conduit à plus de trois échanges d’emails dans un temps réduit, il est préférable d’avoir un échange en direct.

Enfin des lois plus empiriques, tirées de l’observation de la réalité :

  • La première loi de Parkinson (dilatation du travail) : Le travail s’étend de façon à occuper tout le temps disponible pour son achèvement.

=>  Fixer une date de fin cible et planifier de bout en bout dès le début pour éviter les projets qui dérivent à l’infini.

  • La deuxième loi de Parkinson (croissance bureaucratique) : Tout organisation tendra à croitre, chaque manager ayant tendance à vouloir embaucher toujours plus de collaborateurs.

=>  Valoriser l’impact, plutôt que la taille des organisations et faire régulièrement des « revues base zéro » pour éviter les dérives.

  • La loi de Murphy : Tout ce qui peut mal tourner finira par mal tourner.

=>  Identifier les scenarii les pires et assurer qu’ils ne puissent pas se réaliser.

  • La loi de Peter : Dans une hiérarchie, chaque employé sera promu jusqu’à atteindre son niveau d’incompétence.

=>  Promouvoir en tenant compte non pas des succès ou de la popularité passés, mais de la capacité à résoudre les enjeux à venir.

  • La loi de Hofstadter : Il faut toujours plus de temps que prévu, même en tenant de la loi de Hofstadter.

=>  Pour les projets critiques, il faut prévoir des marges pour aléas.

  • La loi de Goodhart : Lorsqu’une mesure devient un objectif, elle cesse d’être une bonne mesure. Connue aussi sous la forme de Loi de Campbell (plus un indicateur est utilisé pour prendre des décisions, plus il risque de corrompre les processus qu’il mesure).

=>  L’application rigide d’indicateurs chiffrés finira par créer des phénomènes de triche ou d’abus. Une culture de performance efficace cumule indicateurs pertinents, et une éthique visant à privilégier les résultats effectifs sur la tenue d’indicateurs.

  • La loi de Brandolini : La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des inepties est supérieure à celle nécessaire pour les produire.

=>  Toujours éviter les affrontements basés sur le dénigrement.

  • La loi de Zeigarnik : La loi de Zeigarnik a été découverte dans un café à Vienne, en observant que les serveurs semblaient mieux se souvenir des commandes en cours que de celles déjà terminées. Cette loi stipule que les tâches incomplètes créent une tension psychologique qui pousse le cerveau à garder ces informations en mémoire.

=>  Les publicités interrompues au milieu d’une histoire captivante sont mieux mémorisées. Proposer plusieurs tâches en parallèle peut contribuer à maintenir l’engagement mental.

  • La loi de Brooks : Au-delà d’un certain point, ajouter des ressources humaines à un projet en retard le retarde encore plus.

=>  Eviter de régler par l’ajout d’effectif des problèmes liés à une mauvaise coordination ou des processus inefficaces.

  • La loi de Dilbert : Dans la bande dessinée Dilbert, ce principe suggère de promouvoir les employés les moins compétents vers des postes où ils peuvent causer le moins de dégâts (typiquement, le management).
  • La loi de Swanson : En gestion de l’innovation, les grandes idées viennent souvent d’autres domaines.

=>  Encourager les managers à s’ouvrir à des perspectives et à des connaissances transdisciplinaires.

  • La loi de l’effet Streisand : Plus on cherche à censurer ou supprimer une information, plus elle devient virale.

=>  En gestion de crise, il est préférable de gérer une information délicate de manière proactive plutôt que d’essayer de la supprimer.

  • La loi de Hanlon : Ne jamais attribuer à la malveillance ce qui peut s’expliquer par l’incompétence.

=>  En gestion des conflits, ce principe invite à chercher des explications simples et non malveillantes avant de prendre des décisions.

  • La loi de Zenon : Plus on se rapproche de la fin d’une tâche, plus il est difficile de l’achever rapidement.

=>  Anticiper dans les projets que les dernières étapes sont souvent les plus lentes.

  • La loi de Hawthorne : Le fait de savoir qu’on est observé modifie le comportement.

=>  Le simple fait de prêter attention à un sujet important (sécurité, gaspillages, …) peut améliorer la situation.

  • La loi de Hick : Plus il y a de choix, plus le temps nécessaire pour prendre une décision augmente.

=>  Simplifier les choix et les options pour améliorer l’efficacité.

  • La loi de Carver : Un effort égalisé est moins productif qu’un effort ciblé.

=>  Prioriser les tâches les plus importantes pour maximiser l’efficacité.

  • La loi de Falkland : Quand il n’est pas nécessaire de prendre une décision, il est nécessaire de ne pas en prendre.
  • La loi de la Fontaine : Inspirée des « Animaux malades de la peste » de La Fontaine (fable dans laquelle faute de coupable on désigne l’âne, qui a la position la plus basse dans l’organisation, comme responsable de la peste), elle stipule que même lorsque les problèmes résultent de décisions du top management, ils apparaissent généralement entre les mains ceux qui fabriquent ou produisent, qui sont généralement mieux informés sur la façon de les éviter.

=>  Une organisation efficace doit approcher les problèmes complexes avec humilité, et écouter d’abord ceux qui sont au plus proche de ce problème.

  • La loi de l’attention maximale : Loi de l’attention maximale : une organisation optimise généralement ce qui est critique pour elle.

=>  Si vous cherchez une solution à un problème, regardez du côté des entreprises pour lesquelles ce problème est le plus pénalisant.

  • La loi PIPE Dans les entreprises qui découragent la prise d’initiative, le principe « Pas d’Initiative, Pas d’Ennuis » prévaut.

=>  Sauf si l’activité né nécessite aucune innovation ou amélioration (et encore…), éviter cette situation.

  • La loi de Hicks  Selon le prix Nobel d’économie « le meilleur de tous les profits d’un monopole est une vie tranquille »

=>  Une activité en monopole aura tendance à allouer une part trop importante de ses ressources à s’éviter les problèmes.

  • La loi de Jensen Dans une structure a but lucratif, les parties prenantes (actionnaires et salariés) seront alignés sur la priorité consistant à maximiser le cash-flow de l’entreprise, mais auront des discussions individuelles sur la façon de le répartir entre eux.
  • La loi de Jensen inverse Dans une structure publique, il y aura peu de discussions individuelles sur les salaires (ils sont négociés collectivement) mais des grandes difficultés à s’aligner sur les priorités.
  • La loi de Ricardo On gagne à se concentrer non pas sur ses avantages compétitifs absolus (faire tout que l’on peut faire mieux que la concurrence) mais sur ses avantages compétitifs relatifs (c’est-à-dire se concentrer sur les tâches pour lesquelles sa capacité à les faire pour moins cher que ne le fait la concurrence est le plus élevée).

=>  L’objectif n’est pas d’identifier des activités rentables, mais d’allouer les moyens de l’entreprise aux activités les plus rentables possibles – quitte à confier des tâches qui le sont moins à d’autres.

À propos

Dédié à l'analyse des questions économiques, sociales et environnementales de long terme, L'Observatoire du Long Terme se fixe pour objectif de donner davantage de visibilité à ces enjeux dans le débat public. Dans ce contexte, il donne la parole à des contributeurs variés, avec pour seul critère le caractère étayé des arguments présentés.

L'Observatoire est indépendant, ne reçoit aucune aide financière et repose sur le volontariat de ses contributeurs, de son bureau, présidé par Vincent Champain et Bruno Fuchs.

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