Gérer l’équilibre entre le long et le court terme : c’est la principale difficulté posée à beaucoup de décideurs.
Pour un chef d’entreprise : comment assurer le rendement demandé par ses actionnaires tout en investissant les montants nécessaires (formation, recherche, investissements,…) pour préparer les profits de demain ? Comment résister à la tentation des « modes » (de la bulle internet, à la folie des subprimes en passant par les investissements dans des zones prometteuses sur le papier, mais ruineuses en pratique) tout en gardant une crédibilité suffisante pour conserver son poste ?
Pour un homme politique : comment répondre aux demandes – souvent pressantes – de l’opinion publiques (pouvoir d’achat, sécurité dans les ascenceurs, lutte contre les chiens dangereux…) tout en assurant l’avenir (éducation, recherche, maitrise de la dette) ? Comment garder une popularité suffisante pour rester en place tout en rendant publiques les incohérences collectives ou les « mythes ruineux » qui bloquent le progrès du pays (tels que la croyance dans une martingale pour régler le manque de financement des retraites sans devoir un jour réduire les pensions ou augmenter les cotisations) ?
Pour cette raison, ceux d’entre eux qui font le meilleur travail sont rarement les plus populaires – trancher des questions difficiles, rendre publics les non-dits qu’une société se refuse d’assumer sont rarement des sources de popularité immédiate. Mais le bilan s’inverse à long terme : comme le soulignait le Général Mac Arthur « You are remembered for the rules you break » – ce que l’on pourrait traduire par « Seules les ruptures laissent des traces dans l’histoire »…