Cette information est intéressante à au moins deux titres :
– d’abord, elle marque le retour en grace de l’industrie japonaise : qui se souvient des craintes américaines et européennes face au Japon dans les années 80 ? Ces craintes sont retombées avec l’envolé du cours du yen, puis l’effondrement de la bulle financière (confirmant au passage la malédiction selon laquelle faire la Une de la presse économique condamne à la faillite quelques années plus tard!). Dix années plus tard, c’est Renault qui venait au secours de Nissan et redressait avec succès l’entreprise. Dix ans de plus et c’est Toyota qui devient numéro un mondial !
– ensuite, elle illustre la nature des avantages comapratifs dans une économie mondialisée : la Japon n’est en effet pas un pays à bas coûts de main d’oeuvre.
(même s’il est vrai que les Etat-Unis ont dans le secteur automobile une convention collective très généreuse, la France étant quant à elle plutpot un pays à bas coût).
Si Toyota est compétitif, c’est pour deux raisons : d’abord Toyota exporte bien car elle sait bien importer (autrement dit, elle sait trouver les composants les moins couteux et les meilleurs pour rendre ses voitures compétitives).
Ensuite, les japonais ont su développer une supériorité en matière d’organisation, copiée depuis par le monde entier, mais dont Toyota peut être considéré comme « l’inventeur ».
Autrement dit, on peut encore avoir, dans les pays développés, des champions industriels – dès lors que l’on a compris la leçon zéro de la performance dans une économie en concurrence :
– ne jamais chercher à faire soi-même ce que d’autres peuvent faire moins cher
– être très compétitif dans les tâches d’organisation et de conception.
Un pays ayant une tradition d’ingénieurs tels que la France (et de nombreux autres points communs avec le Japon) pourrait utilement s’en inspirer…