Crise financière, dépôts bancaires, protection de l’épargne : quelle garantie ?

A l’heure où quelques banques ont connu des difficultés à l’étranger, on peut se poser la question de l’impact potentiel pour le déposant individuel. Autrement dit, face à la crise, quel risque courent ceux qui ont un compte en banque ?

En France, les déposant sont protégés à plusieurs titres :

a – Les autorités bancaires imposent aux banques d’avoir suffisamment de capitaux pour faire face aux risques « normaux » de leur activité. Concrétement, pour chaque euro d’actif ou de prêt, elles doivent avoir 8 centimes « de coté » : c’est le fameux « ratio de solvabilité »

b – Contrairement au droit normal qui ne permet pas d’imposer aux actionnaires de « remettre au pot » en cas de difficultés, les autorités bancaires peuvent demander aux actionnaires de référence des banques de soutenir leur banque, si nécessaire

c – Contrairement aux entreprises ou aux particuliers, les banques ont accès à un « prêteur en dernier ressort », ie la BCE qui peut leur prêter l’argent nécessaire à leur fonctionnement si le marché ne le permet plus. C’est d’ailleurs ce qu’elle a régulièrement fait depuis plusieurs mois.

d – L’Etat a la possibilité d’intervenir et d’entrer au capital des banques qui connaitraient des difficultés. Les responsables du G7 ont fait une déclaration dans ce sens. Ce n’est d’ailleurs pas nécessairement une mauvaise affaire pour le contribuable : l’Etat achète en effet au pire moment pour la banque, à des prix très bas et dans des conditions de marché exceptionnellement défavorables. Il est probable qu’il réalise une plus-value lorsqu’il revendra, une fois la crise dénouée…

e – Il existe un fond de garantie des dépôts qui, si les quatre points précédents ne suffisaient pas, rembourserait les dépôts de tout déposant d’une banque française qui serait dans l’impossibilité de le faire, à hauteur de 70.000 euros.

f – A Toulon, le Président de la République a donné une garantie supplémentaire, en assurant qu’aucun déposant ne perdrait un euro. On peut difficilement être plus clair !

À propos

Dédié à l'analyse des questions économiques, sociales et environnementales de long terme, L'Observatoire du Long Terme se fixe pour objectif de donner davantage de visibilité à ces enjeux dans le débat public. Dans ce contexte, il donne la parole à des contributeurs variés, avec pour seul critère le caractère étayé des arguments présentés.

L'Observatoire est indépendant, ne reçoit aucune aide financière et repose sur le volontariat de ses contributeurs, de son bureau, présidé par Vincent Champain et Bruno Fuchs.

Sur le même sujet

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Du même auteur

Le malheur est dans le pré.

Analyses statistiques : Un modèle linéaire explique 11% des écarts de vote:- plus la densité, la part des jeunes, le chomage ou le revenu augmentent,...

Impact climat de l’IA : raison garder.

Publié dans Les Echos le 31 mai 2024. D’après l’Agence Internationale de l’Energie, les centres de données ont consommé 460 térawattheures  (TWh) dans le monde...

Gérer le biais technologique pour ne pas le subir

Publié dans Les Echos le 9/4/2024 Accepterions-nous une technologie qui améliore l’accès à la santé, à l’éducation et réduit l’isolement dans le monde mais au...

Simplifier dans la durée

Publié dans Les Echos le 8 février 2024. Le coût de la complexité administrative est estimé à près de 5 points de PIB, et il...