Comme on l’a déjà indiqué sur ce blog, une statistique essentielle manque : le nombre de personnes contaminées. Et pour cause : les victimes elles-même ne commencent à percevoir des premiers symptômes qu’entre 1 et 15 jours après la contamination. De plus, ce délai varie d’une personne à l’autre, ce qui rend difficile l’identification d’une date de contamination précise. Néanmoins, il existe des études comme celle-ci qui fournissent une courbe de probabilité « moyenne », que l’on peut supposer applicable sur des groupes de patients suffisamment larges.
A partir de cette courbe, on peut reconstituer des niveaux de contamination estimés grâce à des méthodes qui cherchent à définir les niveaux de contamination qui causeraient les arrivées à l’hôpital effectivement constatées. Avec ces mêmes méthodes, on peut également estimer le niveau des hospitalisations, et des décès, si les contaminations s’arrêtaient demain. C’est ce qui est représenté dans le graphe suivant, pour les décès à l’hôpital (les décès en EHPAD ou à domicile étant moins fiables du point de vue statistique). La partie projetée commence au 18 avril – avant elle est basée sur les entrées aux urgences, qui précèdent de 7 jours les décès.
La courbe bleue ne représente pas une prévision de la réalité, car elle suppose que les contaminations cessent totalement – sauf à ce qu’un vaccin soit mis sur le marché, ou à que la chaleur élimine le virus, il est probable que l’on se situe au-dessus de cette courbe. Cette méthode est infiniment plus précise que celles consistant à comparer les courbes d’autres pays comme le font certains articles. Elle donne également une sorte « d’étalon » à l’aune duquel nous pourrons juger l’efficacité des mesures visant à réduire les contaminations. Elle nous indique enfin un « minimum » du nombre de décès à l’hôpital : il sera de l’ordre de 12.000 (contre 9630 au 12 avril 2020) si le confinement est parfait à partir de ce jour, et si l’on n’assiste à aucune « rechute » à la fin du confinement…