Les institutions servent à remplir des fonctions essentielles pour la collectivité : la police, la justice ou la santé publiques (prévention, protection contre les épidémies, système de soins…) sont des exemples classiques.
Mais il y en a d’autres. Ainsi devrait-il exister des institutions pour permettre à chacun de trouver la place qui correspond le mieux à la fois à ses capacités, ses envies et aux besoins de la collectivité. Comme je l’avais écrit avec Jacques Attali, c’est précisément autour de cette mission que devrait se recentrer notre système d’aide aux demandeurs d’emploi, élargissant en celà une mission initialement construite par évolutions successives des missions d’aide sociale et de recensement des personnes sans revenu. Il y a encore des efforts considérables à réaliser dans ce domaine, et des défis sans précédents pour le Pole Emploi, tant le changement de métier que suppose cette évolution est grand.
La construction de telles institutions de l’égalité des chances correspond à une demande de plus en plus forte. Les médias, qui ont souvent du talent pour transformer nos rêves collectifs en émissions à succès, ne s’y sont pas trompés comme le prouve l’émergence de nombreuses émissions telles que notamment « Star Academy », « Incroyable Talent » ou « Oui Chef » qui permettent à des personnes de faire reconnaitre un talent « étouffé » par la société. C’est sans doute en partie parce que des millions de personnes ont le sentiment de ne pas pouvoir exprimer toutes leurs capacités, qu’ils plébiscitent ces émissions…
L’un des exemples les plus frappants est celui de Susan, 47 ans, demandeuses d’emploi. A l’inverse, une expérience récente du Washington Post montre qu’un talent exceptionnel exprimé au mauvais endroit ou au mauvais moment passe inaperçu…