Quelques réflexions sur les organisations complexes

L’un des meilleurs livres de management pour certains, The Logic of Failure réussit à expliquer la logique de fonctionnement des grosses organisations.

En le lisant, on comprend bien pourquoi un certain style relationnel (peu d’émotions, grande prudence, grande rigueur…) est souvent le plus adapté au fonctionnement dans les grandes organisations. Pourquoi ? Simplement parce que tout mouvement peut être amplifié 10, 100, 1000 fois par le jeu de la circulation de l’information. Dès lors, le style le plus adapté est celui dans lequel les inflexions données par le chefs sont progressives, peu nombreuses et lisibles. Et effectivement, ce style est dominant (et souvent le mieux adapté) dans les structures matures. On le retrouve chez les « généraux en temps de paix » – comptent davantage les qualités nécessaires au maintien de l’harmonie interne que celle utiles pour remporter une bataille ou imaginer des scenarios improbables.

On pourrait poursuivre en notant qu’en cas de situations extrêmes (retournement, crise majeure,…) d’autres profils émergent – beaucoup moins lisses, et même quelquesfois un peu extravagants. Ce sont des « généraux de temps de guerre ». En effet, dans ces situations c’est moins le maintien de l’harmonie qui compte, qu’au contraire le fait de sortir l’organisation de ses habitudes et de son harmonie, d’identifier la « nouvelle harmonie » et d’y entraîner l’organisation. Ainsi dans sa biographie, Jack Welsh explique-t-il qu’il a failli être évincé de la course à la présidence de General Electric, précisément parce qu’il n’était pas consensuel.

À propos

Dédié à l'analyse des questions économiques, sociales et environnementales de long terme, L'Observatoire du Long Terme se fixe pour objectif de donner davantage de visibilité à ces enjeux dans le débat public. Dans ce contexte, il donne la parole à des contributeurs variés, avec pour seul critère le caractère étayé des arguments présentés.

L'Observatoire est indépendant, ne reçoit aucune aide financière et repose sur le volontariat de ses contributeurs, de son bureau, présidé par Vincent Champain et Bruno Fuchs.

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