Pour gagner en bourse : acheter bas, vendre haut et éviter les frais !

NB : Une actualisation de cette analyse est disponible ici.

Sur le long terme, entend-on parfois, ce sont les actions qui rapportent le plus. C’est globalement vrai, comme le montre le graphique suivant, correspondant à la valeur de 1000 euros investis respectivement :
– courbe rouge : dans le CAC40 via un courtier gratuit (il existe actuellement des low-costs, il est vrai que c’était plus rare il y a 20 ans)
– courbe orange : dans le CAC40, après déduction des frais prélevés par une assurance-vie en action « typique »
– courbe bleue : dans des obligations d’Etat

(Cliquez sur le graphique pour l’agrandir)

Il y a cependant deux bémols. D’abord, les frais de gestion, s’ils sont élevés, viennent réduire le rendement des actions. Sur le graphique suivant, c’est la différence entre la courbe rouge (rendement du CAC 40) et la courbe orange (rendement du CAC 40 moins des frais correspondant au total des frais prélevés sur un contrat d’assurance vie typique).

Ensuite, s’il est vrai (cas 1, courbe pointillée en vert) que celui qui aurait investi dans le CAC 40 fin 1987 et aurait revendu ses actions en mars 2008 aurait multiplié sa mise par 6,3 (contre 3,3 s’il avait choisi les obligations), celui qui aurait acheté au même moment pour revendre en mars 2003 (cas 2, courbe pointillée noire) aurait connu un rendement nettement inférieur, du même ordre que celui qu’il aurait obtenu s’il avait acheté des obligations.

Quant à celui qui aurait acheté des actions en mai 1990 pour revendre en mars 2003 (cas 3, courbe pointillée en rose) aurait augmenté sa mise de 29 % seulement en 13 ans, soit à peine plus que les prix (+26 %) et nettement moins que les obligations (+124 %) !

Si l’on ajoute à celà que de nombreuses études montrent que le gestionnaire moyen ne fait pas mieux AVANT FRAIS que le CAC40, ce qui signifie qu’un certain nombre d’entre eux font moins bien, on peut en déduire quatre conseils d’investissement :
1 – bien choisir le moment d’entrée et de sortie et adaptez votre stratégie en fonction de la durée d’investissement, et du risque que vous pouvez avoir de devoir céder votre portefeuille au plus mauvais moment.
2 – éviter les frais en privilégiant les placements aux frais les plus faibles dans une classe d’actif (c’est sur le long terme un indicateur plus fiable du retour pour l’investisseur que la performance passée)
3 – éviter les stratégies d’investissement complexes : au-delà du fait qu’elles sont généralement associées à des frais élevés, les études montrent généralement qu’elle ne rapportent pas plus, et parfois moins, que les stratégie plus simples (comme suivre le CAC40)

Pour ceux que ces questions intéressent, je recommande l’excellent ouvrage « Le Hasard Sauvage » (« Fooled by randomness » en VO).

À propos

Dédié à l'analyse des questions économiques, sociales et environnementales de long terme, L'Observatoire du Long Terme se fixe pour objectif de donner davantage de visibilité à ces enjeux dans le débat public. Dans ce contexte, il donne la parole à des contributeurs variés, avec pour seul critère le caractère étayé des arguments présentés.

L'Observatoire est indépendant, ne reçoit aucune aide financière et repose sur le volontariat de ses contributeurs, de son bureau, présidé par Vincent Champain et Bruno Fuchs.

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