Les opérateurs de téléphonie français distribuent depuis quelques semaines des téléphones fonctionnant sous le système Android.
Celà vous a probablement échappé, et le peu de publicité fait par les opérateurs autour de cette nouveauté n’y est probablement pas étranger. Et pourtant c’est une révolution incroyable qui est en marche, comme le montre un exemple étonnant.
D’abord, quelques mots sur Android. C’est un système d’exploitation, c’est à dire le logiciel qui gère les fonctions essentielles du téléphone (allumer, éteindre, communiquer,…) et permet également à des applications de fonctionner (en leur offrant les fonctions essentielles telles que saisir un texte, ouvrir une fenêtre, accèder au répertoire téléphonique,…). Les systèmes les plus évolués vous permettent d’ajouter vos propres applications, en plus de celles prévues par le constructeur (ce que fait déjà l’IPhone d’Apple) et diffusent un kit de développement (ou SDK) qui permettent à tout personne dotée de suffisamment de connaissances informatique de développer lui-même des applications.
La nouveauté c’est qu’Android est utilisable par tout fabricant. Jusqu’à présent, les fabricants de téléphone avaient le choix entre développer leur propre système (IPhone Os, Blackberry OS,…) ou se contenter de téléphones simples sans véritable systèmes d’exploitation (ce doit être le cas des téléphones Bic « jetables »). Android va donc se développer très fortement, grâce aux fabricants, qui pourront se concentrer sur la partie matérielle du téléphone (design, performances techniques, poids,…) et disposer d’un système d’exploitation performant qui leur offrira dès le premier jour des fonctionnalités performantes, testées et améliorées sur l’ensemble des téléphones qui utilisent le même système, ainsi que des centaines d’applications.
Android apporte donc au téléphone une révolution du type de celle que Microsoft a apporté aux ordinateurs : passer d’ordinateurs disposant chacun de « petits » systèmes d’exploitations. Souvenez vous du T07, de l’Altair, du Commodre 64 ou de l’Amiga, chacun avec son système incompatible dont le développement consommait un part importante du coût de l’ordinateur…
Android a par ailleurs l’avantage d’être un logiciel ouvert, gratuit et améliorable par chacun (même si ce n’est pas à portée de tous, il existe déjà des versions améliorées d’Android).
Désormais, tout ce qui peut s’imaginer en utiliser un clavier, un haut parleur, internet, le GPS, une carte mémoire ou un appareil photo pourra être développé relativement simplement et proposé instantanément à des millions de personnes. Et tous ceux qui avaient un programme (une calculatrice, un logiciel de tenue de comptes,…) vont pouvoir simplement l’adapter pour un téléphone Android.
Ainsi, compare-everywhere vous permet de scanner un code barre et d’obtenir le meilleur prix sur internet pour un produit donné.
Handycalc est une calculatrice pour votre téléphone… qui peut résoudre les systèmes d’équations à plusieurs inconnues, trace les courbes et convertit les devises en obtenant sur internet les cours du jour.
Mais c’est Capture a Card qui me mène au sujet des « micro délocalisations ». Programmé par un développeur qui travaille à son compte, ce logiciel vous permet de photographier une carte de visite, qui est ensuite envoyée par internet à un opérateur de saisie dans un pays à bas coût, qui va recopier le contenu de la carte dans votre carnet d’adresses, le tout pour quelques centimes.
Autrement dit, alors que les délocalisations de services étaient jusqu’à présent concentrées sur les projet d’une certaine taille, un individu à son compte peut en réaliser une qui vous apporte un véritable service (qui n’a pas une vingtaine de cartes qui trainent faute du temps pour les saisir ?) sur une tâche aussi infime que la recopie d’une carte de visite. Il n’aura pour çà ni à mettre en place un réseau (internet est là), ni installer des machines spécifiques (c’est votre téléphone mobile), ni un système de paiement (il est fourni pour Google)…