Article publié sur le Huffington Post
La
Le rapport sur le climat remis samedi 8 septembre à
Ségolène Royal et basé sur les conclusions du GIEC (Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat) rappelle une nouvelle fois qu’il y a un consensus
scientifique large sur le changement climatique et qu’il est urgent d’agir. Il pose
aux décideurs politiques une question simple : comment éviter à nos
enfants les conséquences irréversibles d’une hausse de 3 à 5 degrés des
températures du globe à la fin de ce siècle ?
Ségolène Royal et basé sur les conclusions du GIEC (Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat) rappelle une nouvelle fois qu’il y a un consensus
scientifique large sur le changement climatique et qu’il est urgent d’agir. Il pose
aux décideurs politiques une question simple : comment éviter à nos
enfants les conséquences irréversibles d’une hausse de 3 à 5 degrés des
températures du globe à la fin de ce siècle ?
Si ce consensus est constant, les politiques
quant à elles varient fortement avec le temps et l’espace : la taxe carbone a
été abolie en Australie, le prix de
rachat de l’énergie renouvelable en France a subi des modifications régulières,
les émissions liées au charbon sont en hausse en Allemagne… Cette grande
instabilité qui rend la question du dérèglement climatique encore plus confuse
pour les citoyens et offre un contexte peu propice aux investissements.
quant à elles varient fortement avec le temps et l’espace : la taxe carbone a
été abolie en Australie, le prix de
rachat de l’énergie renouvelable en France a subi des modifications régulières,
les émissions liées au charbon sont en hausse en Allemagne… Cette grande
instabilité qui rend la question du dérèglement climatique encore plus confuse
pour les citoyens et offre un contexte peu propice aux investissements.
L’essentiel de cette instabilité a
deux origines. La première, tient à des « erreurs de design » des
marchés de l’énergie : un marché ne fonctionne que si tout ce qui compte
pour les citoyens a un juste prix. Or réduire les émissions de CO2 – critique
pour limiter le réchauffement climatique – a toujours un prix proche de zéro
partout dans le monde. Bien loin en tout cas du prix de 30 à 40 $ la tonne qui
est le coût estimé des « dégâts » pour l’humanité induits par les
émissions de CO2.
deux origines. La première, tient à des « erreurs de design » des
marchés de l’énergie : un marché ne fonctionne que si tout ce qui compte
pour les citoyens a un juste prix. Or réduire les émissions de CO2 – critique
pour limiter le réchauffement climatique – a toujours un prix proche de zéro
partout dans le monde. Bien loin en tout cas du prix de 30 à 40 $ la tonne qui
est le coût estimé des « dégâts » pour l’humanité induits par les
émissions de CO2.
Certains pays ont suppléé à l’absence
de prix du CO2 par des aides aux énergies renouvelables. Si le principe est
pertinent, la mise en œuvre a été discutable : au lieu de subventionner sur la
base d’un prix par tonne de CO2 évitée qui aurait clairement indiqué aux
entreprises l’objectif visé, on a développé tous les renouvelables même les
plus coûteux. Au total, le coût en France de la transition pour les
consommateurs est le double de ce qu’il aurait été avec une politique ciblée
sur les renouvelables les moins chers. Au passage, on a donné l’impression aux
industriels qu’il est aussi utile de faire du lobbying pour que sa
technologie soit subventionnée, que d’investir en R&D pour amener ses
produits à des niveaux économiquement pertinents. Insoutenables à moyen terme,
ces politiques ont fait l’objet de modifications régulières et
déstabilisatrices pour les investisseurs.
On a ignoré l’économie, mais elle s’est rappelée à nous !
de prix du CO2 par des aides aux énergies renouvelables. Si le principe est
pertinent, la mise en œuvre a été discutable : au lieu de subventionner sur la
base d’un prix par tonne de CO2 évitée qui aurait clairement indiqué aux
entreprises l’objectif visé, on a développé tous les renouvelables même les
plus coûteux. Au total, le coût en France de la transition pour les
consommateurs est le double de ce qu’il aurait été avec une politique ciblée
sur les renouvelables les moins chers. Au passage, on a donné l’impression aux
industriels qu’il est aussi utile de faire du lobbying pour que sa
technologie soit subventionnée, que d’investir en R&D pour amener ses
produits à des niveaux économiquement pertinents. Insoutenables à moyen terme,
ces politiques ont fait l’objet de modifications régulières et
déstabilisatrices pour les investisseurs.
On a ignoré l’économie, mais elle s’est rappelée à nous !
Le deuxième problème tient au
caractère mondial du réchauffement climatique : la Chine réalise 25 % des
émissions mondiales, les USA 16 % et l’Eurozone moins de 8%. Toute solution purement nationale posera des
problèmes de compétitivité qui la rendront insoutenable à long terme. Mais les pays
en développement estiment que leur effort doit être modéré, les pays riches
ayant émis sans contrainte durant leur révolution industrielle. Par ailleurs,
les opinions sont divisées : 93% des Chinois pensent que le réchauffement
climatique a une origine humaine, contre 72 % des Allemands ou 54 % des
américains[1].
caractère mondial du réchauffement climatique : la Chine réalise 25 % des
émissions mondiales, les USA 16 % et l’Eurozone moins de 8%. Toute solution purement nationale posera des
problèmes de compétitivité qui la rendront insoutenable à long terme. Mais les pays
en développement estiment que leur effort doit être modéré, les pays riches
ayant émis sans contrainte durant leur révolution industrielle. Par ailleurs,
les opinions sont divisées : 93% des Chinois pensent que le réchauffement
climatique a une origine humaine, contre 72 % des Allemands ou 54 % des
américains[1].
La
Conférence de Paris 2015 sera un moment crucial pour définir un consensus
mondial sur le climat. Faute de consensus, les pays qui mettront en place un
prix du CO2 devront également de créer une taxe sur le CO2 importé, afin de s’assurer
que les importations des produits intensifs en carbone payent le même coût du
CO2 que les produits nationaux. Une telle taxe donnera un message clair aux
autres pays : dotez-vous aussi d’un prix du carbone ou vos exportations
financeront notre taxe.
Les politiques climatiques ont généré
complexité et instabilité parce qu’elles manquent d’une vision économique et
mondiale. Or, pour atténuer l’impact des hausses de température sans nous
appauvrir, nous devrons innover pour produire autant en émettant moins. Ces
innovations nécessitent à la fois un effort public de recherche et des investissements
privés de R&D. Et le privé n’investira suffisamment que si le contexte est
clair, stable et si ses succès sont rémunérés à hauteur de leur contribution à
la réduction des émissions.
complexité et instabilité parce qu’elles manquent d’une vision économique et
mondiale. Or, pour atténuer l’impact des hausses de température sans nous
appauvrir, nous devrons innover pour produire autant en émettant moins. Ces
innovations nécessitent à la fois un effort public de recherche et des investissements
privés de R&D. Et le privé n’investira suffisamment que si le contexte est
clair, stable et si ses succès sont rémunérés à hauteur de leur contribution à
la réduction des émissions.
Faute d’avoir donné un cadre
favorable aux investissements, la principale erreur des politiques climatiques
est donc d’avoir asphyxié les innovations qui auraient été nécessaires pour
abaisser le coût de la transition climatique. Pour les membres de the
Alliance for the Transition Through Innovation (contact@ttialliance.org), impliqués
dans l’innovation verte dans tous les secteurs et toutes les régions du monde, il
est temps d’inverser cette tendance.
favorable aux investissements, la principale erreur des politiques climatiques
est donc d’avoir asphyxié les innovations qui auraient été nécessaires pour
abaisser le coût de la transition climatique. Pour les membres de the
Alliance for the Transition Through Innovation (contact@ttialliance.org), impliqués
dans l’innovation verte dans tous les secteurs et toutes les régions du monde, il
est temps d’inverser cette tendance.
Vincent Champain et Sarah Grissa, président et membre de
l’Observatoire du Long Terme (https://longterme.org)
l’Observatoire du Long Terme (https://longterme.org)
Isabelle Mas, vice-présidente de CLAI