Quatre questions à Vincent Champain, président de l’Observatoire du Long Terme à l’occasion de la sortie du rapport « Pour une coopération énergétique franco-allemande«
La Tribune – Vous publiez un rapport sur la politique énergétique franco-allemande. Quels en sont les enseignements ?
Vincent Champain – Ce travail est né au moment où Angela Merkel et François Hollande ont annoncé, lors d’un conseil des ministres franco-allemand, vouloir renforcer les coopérations entre les deux pays. Nous avons voulu essayer de regarder ce qui aurait un sens à long terme, au-delà de la volonté politique. Nous voulions également apporter une contribution européenne aux débats ouverts par Ségolène Royal dans le cadre de la loi sur la transition énergétique.
En résumé ce travail montre qu’avant de penser à faire un « airbus de l’énergie », il faudrait commencer par créer un « espace aérien » – ou plutôt un espace énergétique – commun. Cela recouvre des tas de projets utiles qui bénéficieraient à chacun des deux pays : d’abord en matière d’information des citoyens (sur les risques, les coûts et les solutions technologiques aux enjeux climatiques), ensuite en termes de fonctionnement des marchés (marchés de capacité par exemple) et enfin en termes de recherche et d’innovation.
La Tribune – Vous parlez d’initiatives franco-allemandes en matière d’information, de quoi s’agit-il ?
Je ne crois pas que la démocratie fonctionne bien lorsque l’on prend des décisions lourdes sans que les citoyens n’aient les moyens d’en comprendre clairement les tenants et les aboutissants. Or c’est souvent ce qui s’est passé en matière d’énergie.
Par exemple, les gaz de schistes ont été interdits en réponse à une crise politique. Il aura été préférable de suspendre l’exploration le temps d’informer les français à la fois sur le potentiel existant en France, sur les risques réels et surtout sur les technologies et les précautions permettant de les limiter. A cet égard, j’espère qu’Emmanuel Macron aura l’opportunité de mettre en place la commission qui était censée réaliser ce travail…
De la même façon, la part du nucléaire a été réduite au nom des risques du nucléaire. Personne ne peut nier ces risques, mais la question est plutôt d’aller vers le bouquet énergétique présentant le moins de risque. Pour donner des ordres de grandeur, Greenpeace estime à 90.000 le nombre de décès liés à la catastrophe de Tchernobyl sur 70 ans – et la communauté scientifique estime que c’est une estimation extrêmement haute. A l’inverse, rien qu’en France, les particules fines émises par les énergies fossiles tuent 46.000 personnes par an…Or en Allemagne l’arrêt du nucléaire s’est accompagné, au moins à court terme, d’une hausse de la consommation de charbon ! On peut- et on doit – débattre sur ces chiffre, mais les citoyens seraient en droit d’avoir une information claire sur ces risques avant qu’on leur demande de voter pour une solution ou une autre.
Ce que nous disons dans le rapport, c’est que ce genre d’étude sur des sujets cruciaux et sensibles pourrait être réalisé dans un cadre franco-allemand, qui pourrait être moins sujet à la controverse que s’il était engagé en France uniquement.
Pourquoi ces projets franco-allemands ne voient-ils pas le jour ?
Je pense qu’on a jusqu’à présent fait une confiance excessive aux marchés, et qu’on ne s’est pas assez posé ces questions. Or les marchés ne fonctionnent bien que si tout ce qui a une importance a également un prix, faute de quoi ce qui a un prix (le kilowattheure ou le litre d’essence) écrase ce qui n’en a pas (le climat, la sécurité d’approvisionnement ou la maîtrise des risques). Les Anglais, pourtant les plus libéraux, l’ont bien compris : ils ont créé une taxe carbone et lancé un appel d’offre public pour s’assurer une capacité de production nucléaire au prix garanti par l’Etat. De la même façon nous aurions dû nous poser plus de questions sur l’architecture des marchés de l’énergie, et sur la régulation à mettre en place pour qu’ils fonctionnent mieux.
Le franco-allemand dans l’énergie marque-t-il la fin de la politique européenne de l’énergie ?
Pas vraiment – l’essentiel des propositions que nous faisons pourrait en fait être réalisées à l’échelle européenne. Et je ne crois pas qu’on fasse reculer l’Europe en cherchant comment deux marchés en Europe peuvent présenter plus de cohérence. Au contraire: on ouvre la voie à une généralisation des meilleures idées, une fois qu’elles auront montré la preuve de leur efficacité.
– – –
Le rapport est disponible sur le site de l’Observatoire du Long à l’adresse suivante :http://frallenergie.longterme.org
Les Etats qui n'auront ni les finances ni les structures pour mettre en oeuvre une ECONOMIE ENVIRONNEMENTALE abandonneront les populations à leur sort. Les exemples de civilisation prospères aujourd'hui éteintes jalonnent malheureusement notre évolution.
Michael KUMHOF du FMI aujourd'hui dirigé par Mme Christine Lagarde: "…Mais il faut aussi regarder l'impact sur les prix du pétrole : dans notre simulation, avec un déclin de 2 % par an des extractions, le prix du brut grimperait énormément, DE PRESQUE 800 % AU BOUT DE 20 ANS!
Je ne suis pas sûr que l'économie mondiale serait capable de faire face à quelque chose comme ça. En conclusion de notre dernière étude, nous nous demandons si notre modèle ne passe pas à côté de quelque chose : une fois que les prix du baril dépassent un certain niveau, l'impact sur le PIB pourrait être beaucoup plus grand.
…L'effet des prix du pétrole sur le PIB peut être non-linéaire. Cela signifie qu'au-delà de, mettons, 200 dollars le baril, beaucoup de secteurs pourraient être incapables de faire face. On peut penser aux transports : le fret routier, les compagnies aériennes et toute l'industrie automobile souffriraient très gravement d'un prix aussi élevé. Et puis il y aurait un effet domino sur d'autres secteurs de l'économie."
Plus de 60% de la production mondiale d’électricité est issue du thermique à flamme…
METTRE EN OEUVRE UNE ECONOMIE CONSANGUINE, UN PAS DE GEANT VERS LE DECLIN: Envisager l'exploration de gaz de schiste alors que dans le même temps les pétrolier enflamment 150 milliards de m3/An par torchage de ce même gaz, ce qui représente env. 75 milliards d'euro/An en fumées par destruction des ressources fossiles et dégradation l'environnement.
Source: http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2012/07/03/world-bank-sees-warning-sign-gas-flaring-increase
On ne peut prétendre à une sortie de crise quand dans le même temps 1000 milliards d'euro ont été dépensés en 2012 dans une énergie fossile et limitée qu'est le pétrole par ailleurs déjà inaccessible pour plusieurs nations.
Nos politiques doivent être conscients qu'on ne peut remédier à la menace de dépression mondiale sans profiter du bond de croissance dû à l'exploitation de TOUTES LES ENERGIES RENOUVELABLES.
L' Espace Europeen Montpellier au coeur de l'agglomération de Montpellier vise une autonomie énergétique sans CO2 et sans énergie fossile.
Ce concept permet de réduire le coût des générateurs pour l'équivalent de 333 MWc soit deux centrales thermiques à flammes d'env. 160 MWc en moins sur le territoire REDUISANT AINSI NOTRE DEPENDANCE AU COMBUSTIBLE FOSSILE, RESSOURCE COUTEUSE IMPORTEE ET POLLUANTE, et près de 151.000 tonnes/An de CO2 NON REJETEES dans l'atmosphère.
« Si l’on est blessé par une flèche empoisonnée, l’important est d’abord de la retirer, ce n’est pas le moment de s’interroger d’où elle vient, qui l’a tirée, de quel poison s’agit-il. » Dalai Lama