Est-il important de savoir à qui appartient la dette publique ?
La question agite de nombreux analystes. Il est vrai qu’avoir une dette publique majoritairement détenue à l’étranger peut poser des problèmes de souveraineté – un jour, l’Etat pourrait se trouver confronté à des pressions, et devoir accorder des concessions pour continuer à placer sa dette. C’est d’ailleurs déjà le cas, et pas nécessairement dans le mauvais sens : pour placer sa dette publique, la France est contrainte de démontrer un minimum de cohérence dans la gestion de ses déficits…
Faut-il s’inquiéter de voir notre dette publique détenue par des créanciers étrangers ? Si on entre dans cette logique, il faut aussi regarder à qui appartiennent nos actions, les usines qui font nos produits ou le pétrole de nos voitures… Autant facteurs de dépendance vis-à-vis d’autres pays. La science économique est d’ailleurs largement sur l’idée que les inconvénients d’une dépendance mutuelle sont inférieurs à ses bénéfices, même une fois pris en compte les coûts de transaction.
Si on remet cette idée en cause il faut le faire globalement. Et il est probable que l’on constate alors que la dépendance extérieure s’agissant du pétrole pose de problèmes que la dette : en effet, un Etat peut toujours lever dette publique en mobilisant l’épargne de ses concitoyens ou même répudier sa dette. Il est difficile d’en faire de même pour la consommation pétrolière !